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Joseph d’en Nazira : Chapitre II – Sara Zidoun

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Contexte de la démonstration

Un fait divers révélait le scandale des mariages forcés dans certains milieux intégristes.

L’écriture de la religion

Analyse littéraire du document

Ce texte utilise un procédé littéraire qui sera particulièrement adapté au lectorat ciblé pour :

  1. Évoquer la pensée d’un personnage.
  2. Décrire et intéresser à un traumatisme.
  3. Parler des angoisses de la première fois en rendant leurs descriptions à la fois sensuelles et accessibles à tous.
  4. Rendre le livre suffisamment captivant pour donner envie de poursuivre sa lecture.

Argument finalement retenu

Ce chapitre de consolidation développe le cadre mis en place dans le volet d’introduction du cycle Joseph d’en Nazira.

Il décrit les vicissitudes pouvant résulter d’un héritage dévoyé des traditions. Ou quand la croyance le dispute à la cupidité.

Sara Zidoun est une nouvelle fantastique écrite par Pierre-Gilles Launay, Le Corrigeur, le 23 octobre 2007.

Le Corrigeur a été dans une autre vie (de 1992 à 1998) le pilier de 3 grands magazines professionnels. Il était lu chaque mois par environ 15 000 lecteurs.

Voici une démonstration de ses compétences d’écriture.

Cycle Joseph d’En Nazira

Sara Zidoun

L’histoire remontait au début janvier. Sara grinchait comme tous les matins. C’est tôt quand même ! Elle commençait son travail autour de cinq heures quarante-cinq ; elle s’interrompait vers quatorze heures, voire bien au-delà quand les clients se bousculaient. Il lui arrivait même de continuer en nocturne lorsque son successeur de la nuit finissait par déserter. Comment en serait-il autrement ? Il s’agissait toujours d’étudiants paumés et en mal d’argent, désirant à la fois assurer leur chiche existence et payer leurs hautes études qu’inévitablement ils ne pouvaient que rater : qui pourrait à la fois étudier le jour et travailler la nuit ?

Ils défilaient en nombre. Ils arrêtaient invariablement de bosser au bout de quelques jours d’une multitude d’ingratitudes, d’humiliations et d’exploitations à outrance. S’ils résistaient parfois quelques semaines, ils s’enfuyaient inévitablement dès que possible pour des lendemains meilleurs. Elle se tapait alors tout le boulot, mais elle n’obtenait jamais aucun remerciement. Son maigre bulletin de paie la décrivait comme une réceptionniste de jour dans un minable hôtel de rapport.

— Sara, quand tu restes la nuit, tu sais bien que je te nourris, tu consommes mon eau et mon électricité, et ça te coute pas un rond en transport ! Tu voudrais pas que je te paye en plus une deuxième fois tout de même ?

Il la payait au SMIC — au SMIC hôtelier, plus d’heures et moins d’argent — et ne lui versait jamais le moindre supplément.

Ces cinq heures quarante-cinq l’obligeaient à prendre la ligne A du premier métro matinal lyonnais à cinq heures du matin, dès l’ouverture de la ligne. Ouais, mon patron est un vrai salopard.

On y était. Le premier habitué descendit vers six heures trente. Le premier client de la nuit entra à son tour vers sept heures. Il paraissait un peu perdu et cherchait un interlocuteur.

L’homme avait dans les trente à trente-cinq ans, ou plutôt trente, voire être à peine plus âgé qu’elle et ses vingt-six piges. Il semblait indéniablement du type européen, un peu raide dans sa posture, et habillé avec des vêtements grand public, quoique cependant de bonnes factures. Il portait élégamment une charmante cravate rose au nœud Onassis, sur une chemise rose agrémentée d’un col Windsor du plus bel effet. Tout le reste était noir. Le pantalon et le gilet affichaient un noir uniforme et magnifique. Les chaussures… (Oups ! Par Allah, je n’avais pas vu ses groles !)

Sara faillit éclater de rire. Cette bonne humeur constituait sa meilleure thérapie contre les méchancetés de la vie. C’était un cri de désespoir dans un monde bien laid.

Un client de passage découvrait pourtant chez cette jolie Arabe du standard, à la peau beurre et délicate, une véritable splendeur, mettant en valeur sa brillante silhouette d’un mètre quatre-vingt-neuf. Elle l’agrémentait d’une ravissante coiffure brune crépue, et portait, en guise de joyaux, d’adorables yeux noirs assortis. Après quelques minutes de ravissement, l’observateur subjugué estimait alors, en son for intérieur, qu’il n’aurait jamais cru à une telle rencontre dans ce bouge luxueux pourtant si mal bouchonné ! Il n’imaginait évidemment pas que la vie était parfois ainsi faite, et qu’on ne choisit pas toujours son devenir.

Sara ne se trouvait plus vraiment à sa place dans ce monde disgracieux. Son existence même lui paraissait bien amère. Elle préférait s’évader dès qu’elle le pouvait sur Internet et dans les encyclopédies. Elle dévorait tout ce qu’elle trouvait. Elle observait tout. Sa mémoire triait, et elle en retenait la totalité.

Sara examina ce client, comme à son habitude, et le cataloguait déjà :

Soit il est à côté de ses pompes, soit ce joli monsieur nous fait de la provoc. Il possède de beaux vêtements et d’adorables chaussures, mais ça ne va pas du tout ensemble.

Elle triait et comparait. Elle avait lu un cas similaire sur un site universitaire. C’était dans une étude sociologique du comportement. L’auteure concluait sur un classement en deux caractères génériques. Était-ce l’un de ces éternels coincés de crâne d’œuf, qu’on voie ici de temps en temps, tout juste bons à se faire servir et à exhiber leur pognon, quand ils n’amenaient tout simplement pas des filles d’une nuit ou d’un instant avec eux ?

Ceux-là, elle les vomissait tous : eux, pour tout cet argent claqué en si peu de temps sur des simulacres, et elles, pour profiter ainsi du système.

Finalement, le patron avait raison d’abuser d’elle. C’est bien moi qui suis conne. Pourquoi se gênerait-il d’ailleurs puisqu’il trouvera toujours des abruties comme moi pour lui obéir ?

Les annales corrigées du bac affirmaient que chaque idée amène toujours une antithèse. Son cerveau continua l’extraction :

Ou alors — continuait l’universitaire —, c’est encore l’un de ces esprits brillants un peu paumés avec qui l’on ne comprend plus du tout notre question, une fois qu’ils ont terminé de donner leurs réponses…

L’idée amusa Sara, et lui ramena un nouveau sourire.

Le client lui adressait justement la parole. Il s’exprimait d’une voix affirmée, et ma foi mélodieuse, malgré un débit hachuré en mitraillette, particulièrement rapide :

— Bonjour, Mademoiselle. Puis-je vous demander de me préciser les modalités du petit-déjeuner, s’il vous plait ?

— (Qu’est-ce que je disais ?) Vous vous asseyez là : dans le salon de réception ! Que désirez-vous prendre, Monsieur ? Il y a du café, du lait, du thé et du chocolat, ainsi qu’un croissant, du pain, de la confiture et une plaquette de beurre.

Sara aimait la précision ; il fallait que tout soit dit sinon elle aurait eu l’impression qu’il manquait quelque chose, et que l’harmonie aurait été rompue. Vous êtes monsieur ?

— Attendez, je vais vous l’écrire : M. Joseph Pluirabbit. (C’était donc le quarante-sept ; il était marqué pour toute la semaine). Si vous le voulez bien, je prendrai d’abord un café puis un chocolat, à moins que vous n’ayez de la chicorée à la place du café. Et vous, comment vous appelez-vous ?

— (Il veut de la chicorée !) Sara, Monsieur.

— Eh bien, Sara : merci. Vous êtes royalement belle et votre gaité rend honneur à votre prénom.

Il lui rendait son sourire : c’était reposant et agréable.

L’homme s’installa ensuite sur l’une des chaises régence et s’appuya sur les accotoirs. Des accotoirs sur une chaise régence ! Sara riait rien qu’à cette idée, mais c’était ainsi que le patron désignait ces sièges-là. Elle, elle savait parfaitement comment les nommer, puisqu’elle avait trouvé un jour un précis d’ébénisterie au hasard de ses pérégrinations sur Internet. Depuis quand écoute-t-on cependant une simple employée ?

Sara examina le quarante-sept. Sa chevelure d’un joli blond châtain et ses superbes yeux marron illuminaient un magnifique visage, lisse, ferme et impeccablement rasé. C’était là un bien bel homme, en somme.

Un bel homme comme elle n’en connaitrait sans doute jamais. Si un jour sa grande famille la retrouvait, ils la marieraient de force, et devant Dieu, contre une dot substantielle, à ce vieux vicelard, usé et rabougri, qui la convoitait depuis si longtemps. Elle deviendrait alors sa chose, un simple réceptacle de ses désirs, une machine à créer des enfants. Ouais ! Elle avait bon dos la religion : même le prophète, avec — ou grâce à — ses quinze épouses, respectait davantage les femmes.

Elle ne voulait pas de cette caricature d’union conjugale.

Tout avait commencé un jour, à l’aube de ses dix-sept ans. Ses grands-parents lui proposèrent (avaient exigé, oui ! se reprit-elle) de l’amener en vacances avec eux, « histoire de rendre visite au moins une fois dans sa vie à la famille, là-bas au pays ». Elle déclina vivement ce cadeau empoisonné, mais ils ne se démontèrent pas pour autant.

Par chance — se rappelait Sara —, je n’avais déjà pas été excisée sur mes neuf ans, mais ça, ils l’ignoraient. Elle avait conservé son intégrité grâce à une extraordinaire ruse de ses parents.

Sara se rappellerait alors toujours les propos de sa mère : « Ainsi, tu deviendras une vraie et jolie jeune femme, ma chérie, quand tu seras grande, plus tard. Tu ne te transformeras pas en une vulgaire poupée gonflable dédiée à sa seule fécondation. » Sara sourit. C’est vrai que je suis jolie maintenant, et je suis même devenue bien grande.

À vingt-six ans, elle mesurait un mètre quatre-vingt-neuf.

Sara revoyait aussi avec tendresse les cours accélérés de sexualité que son père et sa mère lui avaient inculqués en urgence, pour qu’elle « comprenne vraiment tous les enjeux » : à neuf ans, elle n’ignorait donc plus grand-chose des grands principes de la reproduction sauf évidemment l’essentiel ! Mais pour ça — disait Papa —, elle avait bien le temps.

Ils avaient fait croire à tous que la prétendue opération (une mutilation, oui !) avait provoqué une surinfection qui l’avait rendue malade. Elle manqua l’école durant plus de quinze jours et les grands-parents, rassurés, avaient alors laissé éclater leur joie. Ils avaient craint un instant que ses parents ne tentassent de la soustraire à ses obligations ethniques et religieuses. Elle resta en réalité simplement cloitrée, occupée à se gaver de télévision durant deux longues semaines. La fable secondaire de la surinfection avait crédibilisé le mensonge principal, et le stratagème avait ainsi fonctionné à merveille. (Je témoigne qu’il n’y a de vraie divinité qu’Allah et que Muhammad est son messager.)

On ne lutte cependant pas à armes égales contre sa grande famille. Peu après son refus, ses grands-parents lui présentèrent son mari, arrivé directement du train en provenance du port d’El Jazair après son débarquement depuis Marseille.

— Refuseriez-vous la loi du Coran ? leur rappela-t-elle, un peu offusquée. Le consentement de la femme est obligatoire. Elle ne peut être mariée sans son consentement, insista-t-elle encore.

— Mais où étais-tu alors quand nous t’avons proposé d’aller au pays ? Le prophète ne dit-il pas que « Le silence de la femme est considéré comme son consentement » ?

Ils la marieraient « pour son bien » à ce vil commerçant de l’avenue Souidani Boudjemaa, aussi riche que sale, vulgaire et sénile.

Papa et Maman en avaient pleuré. Ils n’avaient pas fui l’Algérie intégriste, et lui avaient évité l’arrachement, juste pour en arriver là. Ils ne voulaient pas de cette vie-là pour elle.

Ils organisèrent sa fuite.

Sara préparait alors son bac et elle se destinait à devenir juge ou avocate : la décision fut évidemment d’autant plus difficile. On ne choisit cependant pas son destin.

Papa lui avait rapidement trouvé ce travail de plouc tandis que Maman l’aidait parfois en cachette, et toujours dans la peur, car elle craignait, à juste raison, qu’on ne retrouvât un jour sa trace : la vengeance de leurs tortionnaires serait alors terrible : elle serait lapidée. Elle n’avait donc pas le choix : ils ne devraient jamais la rattraper.

Neuf ans étaient passés. Maman s’alarmait encore au moindre petit rien. Papa pleurait. Sara continuait sa vie misérable.

Le lendemain, l’homme du petit-déjeuner arriva à l’heure habituelle :

— Bonjour, Sara, la jolie princesse. Vous êtes en forme ce matin !

— Avez-vous bien dormi, Monsieur ?

— Non, en fait. Le chauffage s’est déréglé et j’ai gelé une bonne partie de la nuit. Et puis, je dors loin de ma femme et de mes deux filles. Ça me manque. J’ai besoin de sentir leurs présences.

— (Non ! Il déconne. Il ne peut pas être marié !) Que fabriquez-vous ici alors ?

— J’habite à Mende en Lozère. Je viens à Lyon diriger la comptabilité d’une société d’import-export. Nous confectionnons des vêtements en Chine, puis nous les revendons en France aux grandes chaines de distribution.

(Mende ! Quatre heures de route : il me fait marcher et…). Sara releva soudainement un impromptu qui changeait tout :

— En Chine ! Vous êtes un exploiteur, alors !

Sara n’en revenait pas : elle s’était trompée. Sa synthèse comparative ne valait plus rien ! Le coup des godasses, luxueuses, mais inappropriées avec son costume, l’avait donc leurrée. Ce n’était qu’un profiteur comme les autres !

Le désappointement hésitait cependant à émerger. Il manquait probablement un élément important — il devait manquer un élément important — que sa cervelle comparative ne connaissait pas encore. L’homme lui répondait :

— On ne choisit pas toujours son travail, Sara. C’était ça, ou rester au chômage. Mais maintenant, je suis en place, et ils ne se doutent pas de ce qui les attend.

(Ouf ! J’aime mieux ça.) Le quarante-sept sourit. Sara aima ce sourire. Il respirait la bonté et le bonheur de l’existence. Avec lui, le mot sourire prenait tout son sens : c’était un « sous-rire » de bonne humeur.

La semaine défila ainsi très vite. Sara passait de plus en plus de temps avec lui à discuter des choses et d’autres, des touts et de rien. De ce repas du matin jaillissait sa source de joie quotidienne.

Hélas ! Vendredi arrivait, et le séjour se terminait. Il s’éloignerait pour toujours. Le patron ne l’avait pas marqué sur d’autres jours dans son plan de travail.

Bien sûr, et cela lui apparut comme une évidence, elle oublia, volontairement, de lui réclamer la note : cinq jours d’hôtel plus le petit-déjeuner. Il partait et cela l’attristait ; c’était une justification suffisante à ses yeux dans cette vie de merde.

Il s’en allait.

Il disparaissait.

Non !

Vite ! Il n’était peut-être pas trop tard. Elle le rattrapa :

— Monsieur, Monsieur, Monsieur Pluirabbit… Avant que vous ne nous quittiez…, je voulais vous dire… je voudrais vous remercier… pour votre gentillesse.

Et, sans qu’il ait pu esquisser quoi que ce soit, elle l’embrassa sur la joue, hors d’haleine.

— Je n’en espérais pas tant Sara ! Je reviens dimanche soir. Je pars seulement retrouver ma femme et mes deux filles dès la fin du travail, et il en sera ainsi chaque semaine.

Elle était essoufflée. Cette révélation la souffla complètement.

(C’est donc vrai, cette histoire de femme !) Tu en as fait une, ma grande ! Oh lala, là c’est clair ! Au moins, il saura ce que tu penses de lui sauf que maintenant je ne pourrai plus me tenir devant lui. Quelle gaffe quand même ! Et dire qu’il est vraiment marié ! C’est toute ma veine à moi, ça ! Cela n’arrêtera-t-il donc jamais ? Je rencontre enfin l’homme de ma vie, et il est déjà pris (non ! mais ça ne va pas, ma grande, tu dérailles : comment pourrait-il être l’homme de ta vie juste parce qu’il discute sympathiquement avec toi tous les matins ? Tu sais bien que tu n’as jamais eu de chance, ma grande).

— Et vous l’aimez tant que ça, votre femme ?

— Oh oui, Sara. C’est la mère de mes enfants… Mais… dites-moi… seriez-vous jalouse par hasard ? demanda-t-il d’un air taquin.

Il était lancé et elle reconnaissait là tout son humour plein de sous-entendus :

— Voyons ça ! Mais c’est très flatteur pour moi, Sara. Merci pour cette attention ! J’imagine que cela fera assez plaisir à ma femme… (Ouais ! En fait, il déconnait, estima Sara)… quand elle apprendra que je plais encore ! Aurais-je alors réussi à séduire à mon insu une aussi jolie jeunette que vous ? Ha lala ! Si votre mari savait ça…

(Oups !) Sara rougit violemment. Comment lui dire qu’elle demeurait encore vierge, à vingt-six ans révolus ? Ces choses-là ne se disent pas. Cela appartient au domaine des choses qui ne se déclarent pas ! Même à une si bonne compagnie.

Sara ne s’en doutait pas, mais son avenir commençait pourtant à s’entrouvrir. Il exigerait de la trempe, du culot et beaucoup de courage. Il lui imposait aussi d’ébranler son mécanisme interne, mais encore aurait-il fallu qu’elle le sût !

Loin de toutes ces considérations, Sara restait simplement songeuse : Joseph reviendrait dimanche. Elle le reverrait donc lundi matin, et lui confierait tout. Elle serait sa femme lyonnaise, son amante, sa nouvelle raison de vivre.

Dimanche soir arriva. Elle prit cependant une autre décision, celle qui allait véritablement changer son destin.

Elle s’introduisit dans la chambre du quarante-sept, un peu comme une souris, ou une voleuse, qui infestait tant les hôtels de ses confrères plus fortunés. L’excitation et l’appréhension de ce qu’elle envisageait la terrifiaient. Elle se dénuda, totalement, rangea ses habits dans le placard et se glissa sous les draps. Elle attendit.

La serrure cliqueta tard dans la nuit et resta soudainement en suspens.

La panique la submergea : on y était ! C’était enfin le moment crucial tellement redouté, et tant attendu.

— Bonjour Sara, entendit-elle avant que le verrou ne s’ébranle à nouveau, et reprenne, doucement, sa course.

La porte s’ouvrait enfin, et il entra :

— Mais que faites-vous là ? demanda-t-il alors d’un ton assez étonné.

Trop tard ! Ce n’est pas comme ça qu’elle avait prévu que cela se passerait ! D’habitude, sur Internet, cela ne se déroulait pas du tout comme ça ! Sur Internet, l’homme se couchait immédiatement, découvrait, stupéfait, la fille dans son lit et une frénésie s’emparait alors des deux nouveaux amants.

Elle bondit du lit. Mais quelle stupide fille ! Qu’avait-elle échafaudé ?

Son cœur battait à tout rompre et le rouge de la honte montait sur son visage.

Tant pis, cependant. Ce qui est fait est fait, et l’on ne peut plus revenir en arrière… Vite ! Sortir d’ici. Elle chercha ses vêtements du regard (mais où sont-ils ?) et, dans son trouble, ne les vit plus. Elle voulut se cacher les seins de ses deux mains… et se rendit alors compte que l’on en voyait bien plus encore, que tout le reste de son corps affichait aussi sa nudité. Elle se sentait acculée et — hélas ! — totalement paralysée, à la merci de son rire qui ne manquerait pas alors d’être cruel.

Elle fit front, cependant, et s’efforça d’oublier son état… Elle aspirait à disparaitre dans le néant.

Il ne se moqua pas, mais son attitude ne l’aida pas beaucoup plus : il l’admirait au contraire très franchement, en la détaillant d’un œil flatteur et très reconnaissant.

Tant pis ! Elle bafouilla le discours qu’elle avait préparé, mais lui ne l’écoutait plus.

Il la contemplait. Il la remerciait du regard pour sa beauté.

Elle voulut continuer, ne serait-ce que pour tenter de garder une certaine contenance dans ce combat, mais il était à l’évidence déjà perdu d’avance :

— Je n’imaginais pas que vous arriveriez si tôt, Monsieur Pluirabbit. Je suis un peu troublée et je ne sais plus où j’ai mis mes vêtements. Comme vous l’avez dit, il fait froid dans cet hôtel, alors j’ai pensé que je devrais chauffer votre lit avant votre venue…

Sara s’arrêta. Elle venait de se rendre compte de l’incohérence de ses propos. (Là, il va vraiment me prendre pour une sombre cruche avec une excuse aussi vaseuse ! Comme si nous ne vivions encore au Moyen-Âge, quand il incombait aux femmes de chambre de réchauffer la couche des voyageurs, et plus si affinités !)

Elle n’avait pas pu trouver mieux, et elle se rendait maintenant compte du ridicule, et elle ne pouvait plus revenir en arrière…

— Éblouissant ! Vous êtes tout simplement éblouissante de beauté, commenta simplement Joseph. Et, puisque nous en sommes là, on va peut-être passer au tutoiement ? Je ne peux que te confirmer ce que je t’avais déjà dit : Sara, ma jolie princesse, tu es vraiment belle. Merci pour ce magnifique tableau ! Et quel joli sexe tu as !

Il contemplait maintenant ostensiblement son intimité, et Sara sentit la chaleur monter en elle. Mais ce n’était plus de la honte : après tout, c’était bien cela qu’elle voulait, avant !

Elle se dévoila donc davantage, pour le laisser regarder tout son soul.

Que c’était plaisant de se trouver ainsi détaillée de la sorte !

Joseph poursuivait :

— Ha oui ! Ma femme nous a donné son accord. Quant à moi, je souhaite te rendre grâce pour la confiance dont tu m’honores. J’espère que je me hausserais vraiment au niveau de tes attentes. Pour moi aussi, cela sera une première : je n’ai jamais cueilli la moindre rose d’une vestale de toute ma vie !

Vite ! Mais que dit-il ?

Elle trouva aussitôt la réponse dans Plutarque traduit par Aragon : je n’ai jamais, disait le quarante-sept, défloré la moindre pucelle de toute ma vie.

Le déraillement arrivait par surprise. Sara en resta bouche bée. Non seulement son épouse approuvait, mais ils savaient tous les deux qu’elle était une vieille fille : qu’elle n’était donc finalement qu’une pauvre idiote qui voulait gâcher sa virginité avec un quasi-inconnu, juste pour une nuit ou un instant, et sans même se faire payer ! Ce qui la différenciait finalement fort peu de toutes ces filles qu’elle abhorrait.

Le train était lancé et grimpait maintenant sur le ballast à toute vitesse :

— Mais, mais, mais…

Sara était perdue, paniquée. Cela ne se passait plus du tout comme elle l’avait prévu. Vite, le plan B ! Celui qu’elle avait cogité, nue sous les draps, en attendant ce moment où elle voulait alors — c’était dans une autre vie   — s’offrir totalement :

— Oui, c’est vrai que je le suis ! C’est avec vous, avec toi, que je veux devenir femme. Joseph, veux-tu que je devienne ta maitresse ?

— Sara, tu ne pourras jamais remplacer ma femme… (Arg ! pensa Sara) et je ne veux pas d’une maitresse (foutu de foutu, que j’ai été stupide, mais quelle imbécile je fais ! Et en plus, je suis à poil devant ce saligaud. Il a bien ri de moi). Sara, comprends bien que je l’aime et que c’est la mère de mes enfants…

– Par contre, continua Joseph, si tu le souhaites, puisque nous avons sa permission, je voudrais te demander une faveur. Désires-tu devenir ma femme de compagnie ?

— Ta… Ta… Ta dame de compagnie ?

— Non ! Une femme de compagnie. Une simple dame de compagnie n’est jamais qu’une fausse amie, rémunérée pour être une amie. Une dame, tu l’es devenue depuis longtemps dans ton cœur. Une femme, tu vas le devenir, et une amie, tu l’es devenue. Si cela t’agrée, tu seras alors à la fois femme, dame et compagne en même temps. Je te veux à égalité dans mes sentiments avec mon autre femme, sans aller toutefois jusqu’à la procréation. Que considères-tu de cet arrangement ?

Sara n’écoutait plus : elle avait chaud. Elle allait enfin devenir sa femme. Il serait bien temps de réfléchir à l’autre femme plus tard :

— Et elle ? demanda-t-elle cependant.

— Tu le lui demanderas…

Sara sourit et l’étreignit, en se serrant, nue contre lui. Elle chercha ses lèvres, comme elle l’avait lu sur Internet dans un site médical.

(Nous y voici ! Ce sera donc avec Monsieur Pluirabbit !)

Monsieur Pluirrabit la reprit alors doucement :

— Voyons, Sara, pas Pluirabbit…

(Ciel ! j’ai donc pensé tout haut !)

— Oui ! On peut dire ça ! Comme je te l’ai dit lundi dernier, je me prénomme Joseph ! C’est même la seule chose à laquelle je tiens puisque « M. Joseph Pluirabbit » est en réalité juste une anagramme de second niveau, et que dans cette fausse identité, il n’y a guère que mon prénom qui est à peu près vrai.

(Quoi ? Que ! Mais que dit-il ? Que se passe-t-il ?)

Le système de distribution du train à vapeur à destination de Sara menaçait de se disloquer. Trop c’était trop. Sara se désagrégeait. Le convoi reprenait de la vitesse et se dirigeait droit vers les tampons terminaux d’une voie sans issue. Elle allait se fracasser, se décomposer ; elle allait se néantiser.

Elle se… Non ! Il ne m’aurait pas raconté toutes ces choses-là, s’il n’avait pas voulu me signifier qu’il m’accordait vraiment sa confiance !

Hé ! Néantiser, accorder : mais est-ce moi qui parle comme ça ?

Le train pulvérisa tranquillement le butoir et rebondit sur le rail principal. En fait, elle était nue, contre lui, et il était d’accord.

Elle trouva enfin ses lèvres, et cette sensation nouvelle la ravit. Son tout premier baiser durait une éternité. Elle ignorait tout, mais la passion la guidait : Joseph lui montra simplement comment procéder. Sa langue se fit alors gourmande, douce et tendre, à la fois attirante et aimante, belle et sensuelle. Enthousiasmante ! Elle sentait la caresse simultanée de Joseph sur ses cuisses et sa poigne virile dans le creux délicat de son cou et de l’épaule. On y était ! Serait-elle à la hauteur de cette nouvelle félicité ?

— Joseph, je ne sais pas comment faire. Je n’ai jamais fait. Je n’ai jamais vu d’hommes de près, excepté bien sûr sur des sites Internet.

— Cela n’a rien à voir, ma chérie. La réalité n’a rien à voir avec le virtuel. La pornographie est à l’amour ce qu’une décharge industrielle est à la bonne cuisine. Cela n’a absolument rien à voir.

Sara se chauffait. Elle était nue. Elle touchait un homme, cet homme tant convoité depuis si longtemps… (Non, une semaine seulement) … depuis si longtemps ! Elle le sentait jusqu’au bout des seins, jusqu’au bout des doigts. L’onde — les ondes — d’euphorie partait de partout pour arriver partout. Les ruisseaux du plaisir se chevauchaient et s’entremêlaient pour ne former plus qu’un, puis se séparaient en autant de sources qui se réunissaient encore, pour se déplacer de toutes parts, et renaitre à nouveau et de tous côtés, beaucoup plus forts.

— Joseph, je veux te découvrir. Je veux me faire à l’idée. Je veux que tu m’éveilles à la vie. Je veux te sentir contre moi. Je veux que nous nous lavions ensemble, sous la douche qui ruissèlerait sur nos corps nus, l’un contre l’autre.

— Veux-tu me déshabiller alors ? Essaye sans les mains, ma chérie. Nous disposons de tout notre temps.

Joseph se transformait et Sara n’en perdait pas une miette. Elle n’appréhendait pourtant pas encore ce qu’il entendait par « sans les mains ».

Puis elle comprit. Elle attrapa délicatement entre ses lèvres amoureuses le premier bouton de sa chemise popeline. Elle le déboutonna, tout en douceur, et y mit tout son instinct animal. Elle découvrait la sensualité, et Joseph ne se tenait plus. L’excitation trépignait et n’attendait qu’un signal pour partir au galop. La boutonnière s’ouvrit, pourtant, et elle toucha alors subrepticement la peau de Joseph du bout de la langue : telle une décharge, un frisson commun les unit immédiatement dans une même soif insatiable. Sa chevelure électrique effleura Joseph pendant un instant, et il réagit au quart de tour. Elle le vit se tendre et tressaillir selon son propre mouvement. Que cela était délicieux ! Sara n’en pouvait plus. Et ce n’était que le premier bouton ! Il en demeurait six, mille promesses de frémissements tout aussi exquis, mais sans cesse inassouvis ! Quelle sensation intense jusqu’alors inconnue !

La chemise allait enfin dévoiler son superbe corps viril, alors elle retardait l’échéance, uniquement pour le plaisir.

La chemise atterrissait pourtant par terre ; puis les chaussettes. Il ne subsistait plus que le pantalon, et il serait à elle, et elle serait à lui. La tâche, cependant, devenait maintenant impossible. Bien qu’immobile, Joseph mettait maintenant trop du sien, et la force naturelle de la pesanteur ne suffisait plus à aider à son effeuillage ! Elle comprit qu’elle devenait femme.

— Allonge-toi, Joseph ! Je n’y arriverai pas comme ça.

Il se coucha. Le pantalon obtempéra alors rapidement, suivi de peu du caleçon. Elle le voyait enfin nu, le corps tendu de désir, entièrement dirigé vers elle. Ce nouveau pouvoir, celui de la séduction pure, la ravissait. Elle voulait l’embrasser du plus profond de sa virginité.

Ce n’était qu’un début.

Il lui saisit le bras et l’entraina sous la douche qu’elle avait tant fantasmée depuis si longtemps. L’eau se répandait, et la réchauffait ; il la lavait de ses propres mains, et lui caressait son corps. Il s’attardait dans tous les recoins.

— Prends-moi, Joseph !

— Non ma chérie. Pas ce soir. J’ai envie de te pénétrer, mais c’est toi seule qui peux me prendre : c’est une question d’anatomie. Dans ces circonstances-là, l’homme propose et la femme dispose !

— Touche-moi, Joseph !

Le temps passa dans un délice insoutenable — mais c’est du partialisme, ma chérie ! — puis elle le prit enfin et elle s’endormit peu après, heureuse, femme, et fière. Elle sentait sa main rassurante posée sur son berlingot intime, celui que voulaient tant lui enlever ses horribles grands-parents. Elle était apaisée : elle était sa première femme de compagnie, la première de toutes. Elle savait que c’était pour toujours. Sa vie recommençait enfin !

Quand le réveil sonna le lendemain au petit matin, Joseph était déjà réveillé. Il l’embrassa :

— Bonjour, Sara.

— Bonjour, Joseph, lui répondit-elle en l’embrassant à son tour.

Elle le regarda amoureusement, saisit son sexe, l’embrassa aussi et demanda :

— Pourquoi moi ? Et comment as-tu deviné que j’étais dans ton lit hier soir ? J’ai repassé tous les évènements de la soirée. Pourquoi m’as-tu dit « Bonjour, Sara » avant même d’avoir ouvert la porte ? Comment savais-tu que je n’avais jamais eu de relation sexuelle ?

— Chaque chose en son temps, Sara chérie, y compris pour tes deux autres questions. Je sais maintenant que les grands projets que je prévois pour toi t’enthousiasmeront, mais avant de t’en parler je veux auparavant que tu répondes à ces quatre énigmes-là : ces deux premières questions et les deux autres que tu vas bientôt te poser. À tout point de vue, je préfère en effet que tu découvres par toi-même, plutôt qu’en l’apprenant, faussée, par d’autres, quelle est ma véritable nature, et de cette façon seulement nous nous aimerons plus encore. (Que raconte-t-il là ? Deux énigmes, quatre énigmes, sa nature : mais c’est qu’il me ferait presque peur !) Tu as déjà montré ton courage pour forcer le destin et devenir ma deuxième femme : il te reste à avoir plus confiance en toi, et dis-toi que tu en es tout à fait capable, Sara ma jolie princesse. Et ne t’inquiète surtout pas : le temps ne compte pas ; personne ne fonctionne aux pièces !

Sara n’écoutait cependant qu’à moitié.

Joseph ajouta alors d’un air taquin :

— Sais-tu ce que nous devrons cependant déjà envisager pour le moment ?

Elle sortit de sa rêverie :

— Quoi ?

Joseph se moqua alors franchement :

— Voyons ma chérie ! C’est l’heure ! Nous devons aller déjeuner, maintenant…

Le rire était communicatif et Sara participa de bon cœur. Joseph continua en regardant Sara avec attention :

— … Enfin, dès que ma femme nous aura appelés.

— Nous… Nous deux ?

Sara sentit une boule d’appréhension refluer dans sa gorge. Celle-là, je l’avais oubliée !

Ses angoisses ferroviaires remontaient les ressorts de l’effroyable machinerie à grands coups de pistons et menaçaient d’obturer son circuit de refroidissement. Son cheminot intérieur et tourmenté chargeait maintenant, de plus en plus vite, tout ce qu’il possédait dans la chaudière des émotions. Elle allait exploser.

Elle n’eut pas le temps de réfléchir davantage. Le portable de Joseph sonnait déjà, et Joseph se saisissait du téléphone :

— Bonjour, Léa chérie. Oui, je te passe Sara.

— Bonjour, Sara. Je m’appelle Léa. Oui ! Je suis bien la femme dont il t’a causé, la mère de ses enfants. Je voudrais te dire que je suis très contente que tu reviennes enfin dans ta vraie famille ! Il désespérait tant de te trouver. Mais non ma chérie ! Je ne parle pas de la famille du pays de tes origines, mais de ta vraie tribu, celle de toute une vie. Tu nous as donné tant de mal pour te retrouver ! Il finissait même par douter de ton existence malgré toutes les traces que tu laissais et qu’il a patiemment cherchées et découvertes petit à petit ! Il faut maintenant que tu saches que tu es nécessairement une femme exceptionnelle. Je pourrais bien te préciser que Joseph est aussi un mari hors du commun, que je l’aime, qu’il m’aime… et qu’il t’aime… ou encore qu’il ne réalise rien au hasard… mais ça, tu t’en es probablement déjà rendu compte ! J’ajouterais que j’ai donc vraiment hâte de te rencontrer aussi, ma chérie ! Peux-tu me repasser Joseph, maintenant ?

— Heu ! Oh oui ! Madame… Heu… Léa. Merci, Léa.

Sara était abasourdie. Sa prodigieuse mémoire juxtaposait les faits et la désemparait : cela ne correspondait à aucune thèse qu’elle avait lue et sans elles, Sara n’était plus rien. Joseph était le premier homme qu’elle connaissait ; il était marié ; et c’était pourtant le bon.

Il savait tout sur elle, sur ses ambitions, sur ses désirs, et sur ses craintes ; et cela lui faisait un peu peur. Mais il l’aimait et cela semblait réciproque. Pourquoi n’y avait-il donc aucun écrit là-dessus dans les innombrables sites Internet qu’elle avait un jour ou l’autre visités ? Et…

Cinq heures quarante.

Elle serait bien restée plus longtemps. C’était l’heure, cependant : elle descendit rapidement au travail en souriant. Pour la première fois depuis bien longtemps, elle était enfin véritablement heureuse.

Elle attendrait vivement le soir, jusqu’à la rentrée de Joseph ! Elle apprendrait alors probablement qu’elle serait son rôle. Elle allait guetter ce moment avec impatience.

D’ici là, il y aurait beaucoup à faire, à commencer par les petits-déjeuners, la facturation, puis l’aide aux femmes de chambre.

Elle voulait aussi trouver le temps de réfléchir à quoi ressemblaient les deux autres énigmes.

Non ! Une. La troisième était l’anagramme sur « M. Joseph Pluirabbit », et elle avait déjà une petite idée.

Mais pourquoi était-ce si important ?

Clermont-Ferrand, le 23 octobre 2007.

Cette nouvelle Sara Zidoun s’intègre dans le cadre des 5 exemples d’histoire publiés par Le Corrigeur à titre de démonstration d’écriture.

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