Ce texte met en scène un débat délirant entre Trump, Poutine et Kamala Harris sur la forme de la Terre. Il transforme l’absurdité complotiste en un argument électoral où la démagogie triomphe de la raison, dans une montée irrésistible de connivence dans la mauvaise foi.
Structure narrative
- Incipit : le tacle des égos
- L’alliance des gobelins mâles : bataille épique entre plâtre, plat et rondage pour gagner le cœur des électeurs
- Postface : de la défaite ou de la victoire, chacun a beaucoup à perdre
Thématiques principales
Cette œuvre explore la dégradation du débat démocratique à travers trois axes majeurs : la manipulation de l’information comme arme électorale, la masculinité toxique en politique (alliance des gobelins mâles contre la candidate féminine), et l’absurdité du complotisme érigé en programme politique pour viser les ignorants. Le texte dénonce une époque où le mensonge devient stratégie et où la connivence dans la mauvaise foi remplace l’argumentation rationnelle.
Style narratif
L’auteur adopte la forme du pamphlet théâtral, mêlant un dialogue vif et des didascalies ironiques. Son écriture joue sur l’accumulation d’absurdités et les jeux de mots (plâtre/plate/plat) pour créer un effet de saturation burlesque. Le rythme s’accélère progressivement, mimant l’escalade démagogique, tandis que les répliques courtes et les interruptions reproduisent la cacophonie médiatique contemporaine. L’ironie mordante culmine dans les pourcentages fantaisistes (117 %) annoncés trop tôt par erreur par l’un des débatteurs avant la fin des débats, et les références parodiques aux médias.
Symbolisme
La Terre devient métaphore de la vérité malléable : plâtre (le matériau de façade), plate (la négation de la science), ou ronde (la réalité niée).
Les gobelins mâles incarnent la régression politique vers l’infantile et le monstrueux, tandis que le gobelin femelle, la voix féminine dissidente, représente, comme dans les contes, la raison isolée et impuissante. Elle devient malgré elle à la fois la femme à abattre dans un univers saturé de virilité infantile, et la figure démocratique marginalisée dans un débat colonisé par la mauvaise foi.
Pox News (Fox News) symbolise la corruption de l’information toxique, tandis que True social (Thruth Social) ridiculise les médias dits libres qui ne diffusent qu’une seule parole, celle du propriétaire.
L’alliance finale révèle la complicité tacite des extrêmes contre la démocratie.